Du poids indéniable de l'école dans la production des inégalités genrées face aux mathématiques
Author: Unknown
Date: 09/06/2025
"Rapid emergence of a maths gender gap in first grade", par P. Martinot et al., étude sur 3 million d'enfants en France.
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quelques extrais:
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Sans surprise, ces données confirment le "gros impact" du statut plus ou moins favorisé des familles et des établissements sur les performances des enfants. Avec dans l'ordre le privé, le public et finalement les établissements prioritaires.
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Mais le véritable enseignement est que, si à l'entrée en CP, filles et garçons ont des résultats "quasi identiques" aux tests de maths, un "écart petit mais déjà hautement significatif favorise les garçons" après quatre mois d'école, selon l'étude. Après un an, on compte plus du double de garçons que de filles parmi les 5% des meilleurs élèves aux tests de maths.
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Écart confirmé sur les quatre cohortes d'élèves étudiées à partir de 2018, pour un total de plus de 2,8 millions d'élèves.
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Avec la conclusion que le "phénomène couvre toutes les strates de la société, indépendamment du type d'école et de son genre de pédagogie, la situation des parents, la composition familiale, l'environnement scolaire et la localisation géographique", selon l'étude.
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Pour autant, certaines explications s'accordent mieux avec leurs constats que d'autres. S'ils écartent l'hypothèse de "différences fondamentales d'aptitudes en fonction du genre", ils retiennent par exemple que les filles souffrent d'une plus grande "anxiété" face aux maths, surtout dans le contexte "compétitif" d'un test.
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L'étude écarte, sur la foi de ses données, des solutions portant sur la taille des classes, le ratio garçons-filles ou l'hétérogénéité de niveaux.
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L'étude encourage plutôt un effort de formation des enseignants, pour qu'ils accordent autant d'attention aux filles qu'aux garçons autour des maths. Mais pour qu'ils soient aussi mieux formés à cette discipline, pour "accroitre leur confiance en soi et leur intérêt" dans la matière.
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Pauline Martinot évoque un biais du fait que "plus de 80% des instituteurs sont des femmes", dont une majorité issue d'un parcours littéraire. Or, "une anxiété mesurée chez les enseignants femmes en maths sera directement corrélée à une anxiété en maths de petites filles de leur classe", remarque-t-elle.
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et également, sur le même sujet, rapport de l'Inspection des finances et l'IGSÉR : https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/sites/default/files/2025-05/igesr-igf-rapport-24-25-003b-filles-mathematiques-lutter-contre-stereotypes-pdf-36826.pdf
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ce rapport invite à « nuancer l'ampleur des différences de résultats entre filles et garçons en mathématiques » (p. 13) en avançant que :
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- l'écart mesuré est faible d'après les standards statistiques
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- il est secondaire par rapport à d'autres écarts (par ex. public/privé ou classes sociales)
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- la principale hypothèse explicative de leur existence est psycho-sociologique (la « menace du stéréotype », ou le sexisme, quoi)
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le tout, via https://bsky.app/profile/clemence-perronnet.bsky.social/post/3lrhs7fkvgc22