La France a commis des crimes comparables au massacre d’Oradour-sur-Glane en Algérie comme le dit Jean-Michel Aphatie
Author: Unknown
Date: 28/02/2025
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Le passage avec Jean-Michel Aphatie https://www.youtube.com/watch?v=XR6Th21TpjE
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un article sur le sujet https://www.liberation.fr/checknews/la-france-a-t-elle-commis-des-crimes-comparables-au-massacre-doradour-sur-glane-en-algerie-comme-le-dit-jean-michel-apathie-20250226_UONK4U4YOZGTTB74DSLIQZ3KNI/
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un thread sur le sujet : https://bsky.app/profile/campvolant.bsky.social/post/3lj333vikcs2j: De 1830 à 1962, la France a en effet commis des centaines d'Oradour-Sur-Glane. Dans les années 1950 et 1960, nombreux étaient les intellectuels français à assimiler les crimes de l'armée en Algérie à ceux de la Gestapo et des SS durant l'Occupation (Mauriac, Bourdet, etc.). C'était un lieu commun. Par ex., Paul Teitgen, ancien résistant-déporté a écrit une lettre solennelle au ministre Robert Lacoste indiquant que, secrétaire à la Police de la Préfecture d'Alger, il constatait que les paras se comportaient exactement comme les nazis qui l'avaient torturé en 1943. Les crimes du colonialisme, en Algérie et ailleurs, sont établis par des centaines de travaux historiques. Mais le déni de ces derniers semble indestructible en France et a même tendance à se renforcer avec l'extrême droitisation. Pour les suprémacistes blancs, l'ère coloniale est un âge d'or perdu. L'algérophobie actionnée actuellement par Retailleau fait rejouer l'humiliation que constitua pour beaucoup de Français l'indépendance de l'Algérie Sur Paul TEITGEN: https://histoirecoloniale.net/plutot-que-bigeard-honorons-paul-teitgen-qui-sopposa-a-la-torture-a-alger/
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Les "enfumades d'Algérie" (extermination de tribus entières par asphyxies dans les grottes dans lesquelles elles se réfugiaient pour échapper aux viols et meurtres des soldats français). Cette pratique est théorisée par Bugeaud lui-même, et mise en oeuvre par ses officiers pour assurer la conquête de l'Algérie en imposant la terreur aux populations par le massacre des tribus récalcitrantes.
L'apogée de ces pratiques qui aboutissent à la mort de milliers de civils (femmes et enfants) par asphyxie dans leurs refuges est en 1845 (elles ont commencé avec Cavaignac en 1844). Trés vite, elles engendrent une vague d'émotion importante dans toute l'Europe, avec une campagne de presse en Angleterre (le Times) dénonçant la barbarie de l'armée française (n.b. dénonciation un peu hypocrite au regard des méthodes britanniques en Inde ou ailleurs). Le 11 juillet 1845, à la Chambre des Pairs, le Ministre de la guerre est interpellé par des Pairs de france sur ces pratiques.
C'est Ney (l'héritier du Prince de la Moskowa), lui-même officier qui s'exprime : "..d'un fait inoui et qui heureusement est sans exemple dans nos fastes militaires." "Un colonel français se serait rendu coupable d'un acte de cruauté inqualifiable à l'égard de malheureux Arabes prisonniers. C'est sur ce fait que l'opinant demande au gouvernement de s'expliquer : il le demande et comme officier de l'armée et comme Pair de France.”
1e réaction : on pinaille. (ici on est Pair de France et non militaire) Ney répond "exprimer les sentiments qui animent les officiers de l'armée française. Il importe à l'honneur de l'armée, comme à la dignité du Gouvernement, que de pareils faits soient démentis ou désavoués hautement.."
2e réaction : "soyez plus précis.. on veut des preuves" (le factchecking orienté politiquement existait déjà). Ney lit donc l'extrait du journal qui décrit avec détail le massacre de centaines de femmes et d'enfants dans une grotte à Dara le 18 juin 1845. Le Ministre de la guerre est bien ennuyé. Il ne peut décemment pas couvrir ces massacres. Il répond donc d'abord qu'il attend confirmation d'Algérie car il a reçu des rapports "contradictoires" (lol). Et il ne savait pas pour les faits relatés dans l'article (re-lol) (défense Bayrou-Bétharam). Le Ministre conclut en disant que "mais il a hâte de déclarer que quant au fait en lui-même, le Gouvernement le désapprouve hautement.” Le terme "désapprobation" est immédiatement relevé par un autre Pair de France (M. de Montalembert qui est le chef du parti catholique) qui réplique : "quant à son impression personnelle, le mot de désapprobation lui parait trop faible pour un pareil attentat. Et il ajoute "Il faut, s'il est vrai, le répudier avec horreur. L'honneur de la France, sa considération au dehors, sont intéressés à ce que, dans la seule Chambre qui tienne encore séance en ce moment, une manifestation unanime témoigne de l'horreur que lui inspire un tel attentat.” Soult (ministre de la guerre) est piégé. il rajoute que "si l'expression dont il s'est servi tout à l'heure a rendu insuffisamment sa pensée, il s'empresse de dire que non-seulement il désapprouve le fait dont on a entretenu la Chambre, mais qu'il le déplore.” Bugeaud reçoit des instructions de "calmer" les choses, mais les officiers responsables de ces massacres ne seront pas inquiétés, mais même promus (Pelissier).
Et encore aujourd'hui des rues et des écoles en France portent leurs noms...
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Et c'est l'horreur sur les bancs.
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source: https://bsky.app/profile/cedricmas.bsky.social/post/3lj3puicdcc27
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source contemporaine des faits: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97472185/f195.item.r=Procès-verbal des séances de la Chambre des pairs, 1845, tome 5.zoom
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La lettre de Bugeaud au ministre de la Guerre évoquant le massacre de Dahra en Algérie, ainsi que le rapport du colonel Pélissier, qui reconnaît à demi-mot l’horreur qu’il a infligée. https://bsky.app/profile/stephanekenech.com/post/3lj4dv4rybk2h
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Article de 1945: https://sinedjib.com/index.php/2021/05/09/vuillemin-oradour-sur-glane-en-algerie/