Pourquoi la vie est plus chère en France hors métropole ?
Author: Unknown
Date: 06/11/2024
Revenu médian plus faible qu’en France hexagonale, prix de l’alimentaire plus élevés : la Martinique souffre de la vie chère. 80 % d’importation alimentaire, taxes spécifiques et marché concentré expliqueraient ces prix plus élevés. Le dernier point est contesté par les entreprises du secteur.
Ce qu’il se passe.
Un mouvement dénonce la vie chère en Martinique.
Rembobine, May-Lin.
Des manifestations ont commencé le 1er septembre. Leur message, c’est : "Stop à la vie chère. Stop aux marges abusives." Des violences auraient fait 65M€ de dégâts pour les entreprises et la préfecture a prolongé un couvre-feu jusqu’au 28 octobre. Les prix sont en moyenne 14 % plus élevés en Martinique que dans l’Hexagone, et c’est +40 % pour la food. Le revenu médian (= au centre) y est de 1 640 € vs 1 920 € en France hexagonale, et 27 % des habitants sont pauvres vs 14 % en moyenne nationale.
Comment on explique ces prix ?
Un rapport parlementaire de 2023 de députés Renaissance et Socialiste, estime que l’héritage de la colonisation a mené notamment la Martinique à dépendre des exportations de l’Hexagone et que la concurrence y est trop limitée.
Continue, je te lis.
80 % des aliments viennent de France hexagonale. Or, importer, ça ajoute des intermédiaires pour le transport et la logistique par ex, donc ça fait grimper les prix. Il y a aussi les taxes spécifiques dont l’octroi de mer, un impôt qui date de l’Ancien régime, dont le taux moyen serait de 7 % selon l’Autorité de la concurrence. On lui reproche sa complexité et ses incohérences. La Cour des comptes estime qu’il ferait grimper les prix de 6 à 10 %.
D’autres raisons ?
Ces 2 facteurs expliqueraient 20 % de la vie chère selon un expert interrogé par l’Assemblée nationale, qui pointe l’organisation du marché : peu d’acteurs, donc peu de concurrence, donc des prix élevés. Les entreprises de la grande distribution locale estiment à l’inverse que les marchés "sont très bataillés".
Et maintenant ?
La semaine dernière, le Préfet, la collectivité territoriale et les distributeurs ont signé un accord pour faire baisser les prix de 6 000 produits de 20 % en moyenne, mais le collectif citoyen qui lead la mobilisation ne l’a pas signé. Il estime qu’il faut inclure plus de produits. Les manifs et les blocages continuent.
Via: https://mailchi.mp/voxe/laquotidiennedu24102024?e=c592633132