Presque 50 ans après la loi Veil, le Congrès a donc inscrit dans la Constitution la liberté pour les femmes d’avorter. Une liberté garantie dans les textes… mais dans la réalité, il reste pas mal de chemin à faire. Voire à refaire.

En 20 ans, la France a perdu 130 centres d’IVG. Une baisse de près de 20% du total. Selon un rapport parlementaire de 2020, en France, aujourd’hui, l’avortement n’est pratiqué que par "2,9% des généralistes et gynécologues et 3,5% des sage-femmes". Résultat : 17% des femmes avortent dans un département qui n’est pas le leur et 20% des interventions ont lieu entre la 12e et la 14e semaine (obligeant 5 000 femmes à aller notamment avorter aux Pays-Bas où le délai va jusqu’à 22 semaines). Ça va s’améliorer ? Non ! Selon le syndicat des gynécologues, "les médecins les plus âgés, qui ont connu l’époque des avortements clandestins sont plus attachés à l’IVG que les jeunes générations" et les interventions reposent "essentiellement sur une poignée de praticiens militants dont beaucoup seront bientôt à la retraite" (rapport parlementaire). 25% des femmes habitent déjà dans un "désert gynécologique" (densité de gynécos au moins 60% inférieure à la moyenne nationale) et 60% des gynécos ont plus de 60 ans. Pas sûr que la Constitution y change grand-chose. https://www.ouest-france.fr/societe/famille/avortement/avortement-contre-la-desinformation-le-planning-familial-deploie-un-nouveau-site-internet-75da9a66-3f03-11ed-b695-eda89e95acac https://www.sudouest.fr/sante/ivg-dans-la-constitution-la-clause-de-conscience-des-medecins-au-coeur-des-enjeux-de-quoi-parle-t-on-18756710.php, https://www.leparisien.fr/societe/sante/deserts-medicaux-la-penurie-nepargne-pas-les-gynecos-09-10-2023-7GSZFBYQY5FWDD2JPUBACVMCXM.php, https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/02/28/acces-a-l-ivg-dans-la-pratique-des-obstacles-perdurent-en-france_6133817_4355772.html